quinta-feira, 28 de outubro de 2010

Aung San Suu Kyi , Nobel de la Paix, à proximité de la liberté


fonte/ Paris Match.
Une faible lueur dans la nuit. Le ministère indonésien des Affaires étrangères, Marty Natalegawa, a annoncé ce que l’on pensait encore impensable il y a quelques mois de cela: la libération prochaine d’Aung Sang Suu Kyi, la principale figure de l’opposition birmane à la junte military Interrogé lors d'un sommet régional des pays asiatiques réunis à Hanoï (Vietnam), le ministre Natalegawa a expliqué que cette remise en liberté devrait intervenir lorsque la dissidente aura purgé sa condamnation. «D'après ce que nous comprenons, elle aura purgé sa peine en novembre», a-t-il expliqué à la presse. En août 2009, la dirigeante de la Ligue nationale pour la démocratie (LND) avait été condamnée à une nouvelle assignation à résidence pour avoir accueilli un citoyen américain, John Yettaw, depuis libéré. La prix Nobel de la paix, qui a passé 15 de ses 21 dernières années en prison ou en résidence surveillée à Rangoon, a déjà subi par le passé les volte-face du pouvoir birman, si bien que l’on ne peut encore envisager avec sérénité sa libération prochaine, qui pourrait avoir lieu le 13 novembre prochain, soit quelques jours après les élections législatives.

Un vrai calcul politique
A l’énoncé du verdict de la cour suprême en août 2009, qui confirmait l’assignation à résidence, le ministre malaisien des Affaires étrangères, Anifah Aman, avait justement dénoncé le fait qu’Aung San Suu Kyi ne puisse «participer à l'élection générale de l'année prochaine, qui devrait être libre et juste». Il avait aussi appelé à une réunion d'urgence de l'Association des Nations d'Asie du Sud-Est (Asean) pour «évoquer cette question qui suscite une grande inquiétude». Le 14 septembre dernier, la dictature avait d’ailleurs officiellement annoncé la dissolution de la Ligue nationale pour la Démocratie (LND), le parti d'Aung San Suu Kyi – qui avait remporté les précédentes élections en 1990. La LND avait anticipé cette décision en annonçant son refus de participer à des élections jugées non démocratiques.

Pour les spécialistes de la Birmanie, il est évident que la junte militaire au pouvoir depuis 1992 cherche aujourd’hui une légitimité. Formé en avril dernier, l’Union Solidarity and Development Party (USDP) - Parti de la solidarité et du développement de l'Union -, du Premier ministre Thein Sein, également général de l’armée birman, remportera à coup sûr l’élection. Selon Info Birmanie, les autres partis politiques subissent de nombreuses contraintes, au-delà même du fait que le scrutin du 7 novembre prochain risque d’être arrangé: pressions policières sur les militants, interdiction d’organiser des meetings politiques publics, contraintes financières, refus d’enregistrement de partis. Le Quai d’Orsay avait d’ailleurs exprimé son scepticisme. «De toute évidence, les conditions ne sont pas réunies pour que les élections du 7 novembre soient considérées comme démocratiques et crédibles. Nous déplorons vivement que nos appels au dialogue avec l'opposition n'aient pas été entendus par la junte, alors que ces élections auraient dû être le premier rendez-vous électoral et démocratique attendu par le peuple birman depuis 20 ans», a déclaré Bernard Valero, porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

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